Inde: la Cour suprême reconnaît l'existence d'un "troisième genre"

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New Delhi (AFP)

La Cour suprême indienne a reconnu mardi l'existence d'un "troisième genre", ni masculin, ni féminin, une décision saluée comme un tournant par les groupes militants.

"La reconnaissance des transgenres comme un troisième genre n'est pas une question sociale ou médicale mais une question de droits de l'homme", a dit le juge K.S. Radhakrishnan.

La Cour a ordonné au gouvernement de l'Inde et aux Etats du pays d'identifier les transgenres comme un troisième genre neutre et leur donner droit aux mêmes aides sociales et en termes d'emploi que les autres groupes minoritaires.

"Les transgenres sont des citoyens de ce pays et ont droit à l'éducation et à tous les autres droits", a dit le juge.

Le recours avait été intenté en 2012 par un groupe conduit par Laxmi Narayan Tripathi, militante connue des eunuques et transgenres pour obtenir la reconnaissance de leurs droits.

"Pour la première fois, aujourd'hui, je suis très fiere d'être indienne", a dit la militante aux journalistes réunis devant la Cour suprême.

"Mes soeurs et moi avons le sentiment d'être de vrais Indiennes et sommes très fieres car nos droits ont été reconnus par la Cour suprême", a-t-elle ajouté.

Début avril, la plus haute juridiction d'Australie avait décidé qu'une personne pouvait être reconnue par l'état civil comme de genre neutre, l'un des rares pays à reconnaître un troisième sexe.

De leur côté, l'Allemagne et le Népal autorisent leurs ressortissants à inscrire un X dans la case "sexe" du passeport

En Inde, la même Cour suprême avait en décembre refusé de dépénaliser l'homosexualité qui reste un crime.

 

Commentaires: Par rapport à la dépêche AFP originale, j'ai fait passer au "féminin" la phrase qui fait parler Laxmi Narayan Tripathi (l'AFP la "genrait" au masculin)... en effet les documents anglophones qui parlent d'elle (dont sa fiche Wikipédia) la désignent avec le pronom "she".

Par ailleurs nous avons souvent attiré l'attention sur le risque accrû de discrimination qu'implique l'assignation de personnes à un "troisième genre", solution qui est notamment très contestée par l'OII (Organisation Internationale des Intersexués) quand elle est proposée pour "résoudre" le problème des personnes intersexuées.

 

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