C'est le bazaar dans ma tête

Bonjour,
Travesti fétichiste depuis aussi loin que je puisse me souvenir ou presque.
J'ai toujours vécu cette partie de moi en cachette avec les périodes de renoncement et comme compagne une honte viscérale pendant des années.
Parallèlement j'avais un problème de dysmorphophobie dans ma vie de garçon et plus tard d'homme qui m'a fait dire à mes parents qu'ils m'avaient trouvé dans une poubelle et penser dès l'âge de 7 ans que je n'aurais pas de compagne ni d'enfants.
A l'adolescence et jeune adulte, cet état m'a fait repousser des filles qui se déclaraient et dont j'étais parfois fou amoureux.

Et puis à 30 ans j'ai réussi à avoir ma première aventure avec celle qui est aujourd'hui ma femme et la mère de mes enfants.
J'ai commencé par jeter toute ma panoplie et puis le besoin est revenu et j'ai recommencé à me travestir en cachette de façon régulière ou plus épisodique.
Il y a 6/7 ans j'ai vécu une période plus difficile , mes besoins se sont intensifiés , je portais très régulièrement des sous vêtements féminins sous mes vêtements d'homme, y compris pour aller au travail. Je mettais des escarpins dans la voiture que je retirais avant d'arrriver.
Je faisais beaucoup plus attention à moi : Ongles que je gardais le plus long possible mais sans qu'ils puissent attirer l'attention, épilation des sourcils idem, produits de beauté etc ...
Ma femme s'est doutée de quelque chose et a commencé à devenir agressive. Elle pensait que j'avais des tendances homosexuelles.
J'ai eu droit à une vraie crise le jour où je me suis rasé le torse , ce qui était pour moi un test pour voir si je pouvais aller plus loin : jambes et bras (sachant que j'épile depuis longtemps les aisselles et les parties intimes). La réponse a été sans appel et je sais que je ne pourrais jamais lui parler de ce qui est en moi.
Et puis j'ai commencé à avoir des envies de modifications corporelle qui sont devenues obsédantes.
J'ai consulté une sexologue pendant quelque temps adossée à une équipe pluridisciplinaire et puis mes "problèmes" ont disparu et j'ai arrêté la consultation.
Pendant quelques années je n'ai plus ressenti ce besoin de me travestir , sauf de façon très épisodique , mais avec une sensation que ça ne servait à rien sur mon corps d'homme.
Depuis quelques jours l'intérêt pour cette partie de moi a refait surface.
Je dois dire que j'avais enfoui ma libido pendant presque tout ce temps et qu'elle s'est réveillée (j'ai continué à a voir une vie sexuelle avec ma femme , mais elle n'a jamais été très fréquente et en moyenne 1 rapport par mois depuis des années)
J'ai surfé sur le net et par hasard je suis tombé sur des images de transexuelles très sexy.
J'ai eu l'impression que c'est la voie que j'aurais pu suivre il y a 30 ou 40 ans ...
De nouveau je me sens attiré par les modifications corporelles et je me sens assez désemparé ..
Je ne sais plus où j'en suis vraiment , je n'ai plus vraiment envie de me travestir , mais je regarde avec jalousie ces T-girl sexy qu'on peut trouver sur le net ...

C'est le bazar dans ma tête , je sais que je ne dois rien changer et pourtant ça ne cesse de m'obséder.
Je n'ai pas assez d'une seule vie pour vivre tout ce qui est en moi.

Commentaires

bazaar

Portrait de Marie Jeanne

pour des raisons pro et familiale j'ai du faire une psychanalyse. Et bien sur le sujet de ce que je pouvais faire parfois tout seul est venu sur le divan! L'analyste m'a dit qu'il ne me changerait pas mais pourrait m'aider à assumer ce que j'étais (double) et peut être que cela disparaitrait (il en doutait fortement). Depuis tout petit ma grand mère qui m'élevait seule m'habillait en fille avec les vêtements de ma mère (sa fille unique) et les hommes de la maison n'étaient pas souvent là. J'ai trouvé ça normal et le goût m'est resté... avec des envies irrépressibles surtout l'hiver où il est plus facile de passer inaperçu dans les sorties! En effet pour moi il n'est pas question de changer de sexe, et je suis plutôt sportif avec un goût prononcé pour les sports violents, et je ne peux pas me raser sinon ça se verrait. Mais voilà des fois j'ai envie de renvoyer la barre de l'autre côté. M'habiller en femme me rend sereine et j'essaye d'assumer complétement même si je dois composer avec une vie familiale et des difficultés pour être femme le plus souvent possible. Marie Jeanne.